Au menu : Détritus !
Bon on te l’a déjà rabâché partout depuis que t’es môme, le gâchis c’est mal. Que tous ceux qui sont dans la vibe «Finis ton assiette, y a des petits africains qui n’ont rien à manger ! » lèvent le doigt. Nous sommes toujours à la recherche de témoignages d’une personne que cet adage aurait mise en appétit. Aujourd’hui parlons zéro déchet en cuisine, gaspillage alimentaire, et jardinage ! Reprends tes armes listées dans notre article zéro déchet : ces armes magiques que sont le marché, l’AMAP, les paniers, les magasins en vrac, les emballages réutilisables, les contenants lavables. En ce moment les circuits courts et le fait maison ont la cote grâce à l’été qui s’approche, au confinement, et au COVID qui nous rappelle que manger la viande d’un pangolin en Chine peut aboutir à une pénurie de PQ en Europe. Mais maintenant que tu as tout acheté tu te demandes… Comment cuisiner écolo ?
NIVEAU 1 : Finir ton assiette
Viens là guerrier.e de l’écologie. On va dire que tu as bien lu notre article et que tu cuisines toi même pour éviter les emballages. Mais comme je te surveilles, je sais que tu as jeté ce poireau (« je l’ai fait tomber »), ce steak haché (« il est périmé »), et le reste de ton assiette (« j’ai pas faim »).
Premier pas pour éviter le gaspillage alimentaire, les microbes c’est pas… grave. D’ailleurs suce un clou rouillé une fois par jour tu te feras des anticorps (2nd degré ne le fais pas). Si tu fais tomber un truc, souffle dessus, lave-le et mange le. Comme pour ton gosse qui fait tomber sa tototte mille fois.
Deuxièmement, les aliments non calibrés sont très bons eux aussi, donne leur une chance ! Repense à cette carotte géante à trois pattes, ce poireau tordu, cette tomate qui ressemble à une paire de fesses. Tout ça peut finir dans ton estomac
Si tu n’as plus faim, sers toi de ton arme suprême : la boîte en verre ou inox ou plastique réutilisable. Mets tes restes dedans ou dans un bocal hermétique ou dans un bee wrap. Tu pourras finir de le manger à un autre moment genre quand t’auras la flemme de cuisiner, ou que tu seras dehors dans ton école ou au travail. Ça t’évitera le sandwich triangle dégueu à 5€ ou la cafétéria pas propre où même les pâtes sont ratées. Si tu as trop de choses, tu peux congeler façon zéro déchet pour plus tard dans un bocal en marquant bien la date dessus.
Tu peux aussi cuisiner tes restes ensemble dans le fameux JYFOUTOU (tu mets tes restes et tu décuples les goûts), tu cuisines un plat hyper original selon ton inspiration et tu te la pètes à ta prochaine soirée en mode « Ouais je te filerai la recette…;) ».
Donne les choses que tu ne pourras pas manger (trop de quantité, pas de temps ou pas de matériel pour surgeler ou faire des conserves, départ en vacances). Où donner de la nourriture ? Vas voir tes proches, tes voisins, la soupe populaire, les restos du cœur, les frigos solidaires, ou Geev. S’il n’y a pas de frigo solidaire, propose le projet dans ta ville. Ce sont des frigos écolos et éthiques en libre service où tout le monde peut prendre et tout le monde peut déposer des plats ou des ingrédients.
A l’inverse, l’application Too Good to Go te permet d‘acheter à bas prix les invendus alimentaires des restaurants ou magasins, réduisant ainsi le gâchis alimentaire et le trou dans ton compte en banque.
NIVEAU 2 : Anticiper le gâchis
Si tu as oublié un aliment dans ton frigo et que tu ne sais pas s’il est périmé, renifle-le, si ça pue ça sent pas bon. Si tu as toujours un doute, sache que la plupart des produits sont encore bons après leur date de péremption.
Attention la Date de Durabilité Minimale ou DDM n’est pas la même chose que Date Limite de Consommation ou DLC. La première c’est les critères de goûts qui ne sont plus garantis, la deuxième c’est la date de péremption théorique. Par exemple, un yaourt avec un oppercule non bombé conservé au frais peut tenir encore 3 mois après la date limite de consommation, le chocolat 2 ans après, le miel est bon à vie, etc…
La seconde étape pour arrêter le gâchis c’est de devenir un être organisé (mais là je te respecte à un niveau…) : tu fais un menu de la semaine et une liste de courses en conséquence tu n’achètes que ce dont tu as besoin pour la semaine (ou au jour le jour selon ton temps libre). En clair il faut prendre ton temps et anticiper. Pour avoir des idées de recettes, regarde dans tes livres, ou sur des sites de cuisine comme Marmiton ou 1,2,3 Vegie (végétarien) ou Je cuisine Vegan (végan) selon ton régime alimentaire il y a des alternatives pour tout ! Pour t’ y retrouver dans ce qui est de saison local avec des options carnées ou végé ou vegan ou sans gluten et trouver des recettes selon ces critères tu peux utiliser l’application Etiquettable.
Si tu cours partout, tu peux aussi devenir un guerrier spécialité batch cooking : tu prends deux heures – un jour de la semaine comme le dimanche-, et pendant ces deux heures tu cuisines pour toute la semaine. Tu épluches tous tes fruits / légumes, coupe toutes tes viandes / poissons / fromages, et soit tu stockes tout séparément pour n’avoir qu’à réchauffer en 5 min en mélangeant les ingrédients, soit tu prépares direct les plats pour toutes la semaine. A quoi sert le batch cooking ? C’est économique, c’est un gros gain de temps, c’est bon pour la santé et tu peux confier les trucs que tu n’aimes pas faire à tes esclav… ta famille.
Je sais que c’est dur de changer ses habitudes et de pas être à l’arrache mais dis toi que prendre le temps de faire tout ça, ça peut devenir un plaisir.
NIVEAU 3 : Valoriser tes déchets
Ton arme suprême pour valoriser tes déchets sera le Compost. Même si tu vis en appartement tu peux tirer partie de tes déchets organiques en en faisant un. En gros c’est un contenant qui fera de l’engrais naturel pour des plantes à partir de tes déchets (épluchures, mouchoirs, restes, déchets du jardin). Il y a quelques règles mais tu peux mettre plein de trucs.
Un compost il y en a de plusieurs types : le compost à la déchetterie, le compost des chanceux qui ont un jardin, le composteur collectif, le lombricomposteur, et le bokashi. Tu peux fabriquer le contenant – dans plusieurs cas – où l’acheter. Si c’est un composteur collectif il va falloir convaincre et faire signer des compagnons d’armes pour le faire installer dans ton immeuble et il faut qu’il y ait des espaces verts. Si ces conditions sont remplies, SMITOM te le donnera. Pour le Bokashi (composteur d’appartement sans jardin) il te faudra un activateur de compost pour que le procédé prenne seulement quelques semaines et non quelques mois. Tu peux le faire toi même aussi.
Tu peux replanter des légumes / fruits à partir de leurs déchets pour qu’ils repoussent à l’infini ! Et te mettre au jardinage en général pour utiliser ton super compost, moins consommer, et faire du bien à la planète. Pour sauver des vies, avoir des œufs et valoriser tes déchets : adopte des poules !
Tu peux même manger ce que tu considères comme des déchets : les épluchures, les restes de pain dur etc… Faire des recettes où tu les inclus, ou en faire la base de ton plat (peau de bananes, graines de courges, fanes de carottes) mais mieux vaut que ce soit bio dans ce cas. Tu peux aussi les utiliser dans des cosmétiques (teintures, maquillage, gommage, masques), ou des produits d’entretien (nettoyant, débouche tuyaux, jardinage) comme avec le marc de café ou les œufs etc… Pourquoi manger des déchets ? Tu sais tout ce qu’il y a dans ton plat, tu produis moins de déchet, il y a plus de naturel dans et sur ton corps.
Et puis si c’est pas bon, ben au moins tu auras essayé et ce sera meilleur la prochaine fois.
NIVEAU 4 : Enlever tes derniers déchets
Pour contrer les derniers déchets, il te faut songer à ce que tu peux faire toi même. Surtout si tu as un régime spécial. Scoop, tu n’as pas forcément besoin de matériel high tech pour tout ça, globalement si tu choisis d’investir dans du matériel spécial, c’est que tu en aura l’utilité et que ce sera vite rentabilisé. Cherche la recette qui te convient, ce n’est pas forcément très chronophage et tu pourrais aimer ça !
Pense à faire tes jus et tes smoothies : fruits ou légumes (+lait pour les smoothies)
Tes laits végétaux : Noisette, amandes, soja, noix, pois chiche, millet, riz, etc… + eau. Tu peux même récupérer l’okara (le reste de certains ingrédients comme l’amande pour faire des gâteaux ou des flans)
Tes fromages : Lait cru+ présure (vinaigre blanc ou jus de citron) +ferment lactique (à trouver en pharmacie ou magasin bio ou à remplacer par un petit suisse ou un yaourt grec).
Tes fromages vegan : des noix (cajoux, noisettes, etc…)+sel+eau+jus de citron/agar-agar pour les recettes les plus simples.
Tes pâtes : Farine+sel+eau (pas besoin de cellophane, un linge c’est bien) et tu peux juste étaler la pâte et couper au couteau, pas besoin de matos. Ensuite tu peux les faire sécher pendant plusieurs jours et les conserver. Pas besoin d’œufs mais tu peux en rajouter.
Tes yaourts : lait (végétal ou animal)+ ferment lactique.
Tes Bun’s (pain à hamburger) : farine+graines+huile+sucre+sel+levure pour des bun’s vegan et des œufs et du lait pour les végé carnés
Ton pain : farine+eau+levure+sel.
Tes tortillas (tacos, fajitas, burritos): farine (blé ou maïs)+eau+ huile+sel
Tes Crêpes : farine + eau + sel + lait +oeufs (+sucre) pour les carnés et végé. Avec lait végétal + huile pour les vegan.
Conclusion :
Qu’est ce que la cuisine écolo ? Tu l’auras compris, c’est un compromis entre ton régime alimentaire (carné, végétarien ou végan…) et tes autres engagements : de saison, local, bio, zéro déchet. Viens voir ton impact !
Bon appétit à toi !
Pour aller plus loin :
Sites de recettes carnés :
Sites de recettes végétariennes :
Sites de recettes végétaliennes / végan :
18 commentaires sur “Au menu : Détritus !”